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Violences entre communautés maghrébine et gitane à Perpignan

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Publié le 31 mai 2005
Le bilan des émeutes qui ont eu lieu à Perpignan dans la nuit du dimanche 29 mai 2005 au lundi 30 mai est lourd : une cinquantaine de voitures incendiées, des vitrines brisées, plusieurs blessés et 37 personnes en garde à vue. Au cours de règlements de compte dans différents quartiers de la ville, deux hommes ont été blessés par balle, quatre par arme blanche et deux par des tessons de bouteille.

Les tensions entre les communautés gitane et maghrébine existent depuis des années dans cette ville proche de la frontière espagnole.

Les appartements de certains immeubles communiquent entre eux illégalement pour permettre la fuite en cas de descente des forces de police.

Au mois de mai, plusieurs événements ont ravivé les tensions entre communautés gitane et maghrébine :

  • Dimanche 22 mai 2005, le jeune Mohammed Bey-Bachir, d'origine maghrébine, est battu à mort par un groupe de gitans. Le drame s'est déroulé sur la place Cassanyes, au centre de Perpignan.
  • Lundi 23 mai 2005, plusieurs jeunes s'agitent et réclament la vengeance dans le quartier Saint-Jacques, où la communauté gitane vit majoritairement : quelques coups de feu sont tirés et des vitrines sont cassées.
  • Mercredi 25 mai 2005, de nouvelles manifestations ont lieu dans le quartier Saint-Jacques : une voiture est incendiée par un cocktail Molotov.
  • Samedi 28 mai 2005, une marche réunit de 3 500 à 5 000 personnes, pour rendre hommage à la mémoire de Mohammed Bey-Bachir. Elle n'a donné lieu à aucun incident grâce à un service d'ordre et aux appels au calme de la famille de la victime.
  • Dimanche 29 mai 2005, un homme d'origine marocaine est tué par balles devant sa maison par un inconnu : certains accusent les Gitans. Cet assassinat ravive les ressentiments contre la communauté gitane et engendre des incidents dans la soirée qui débordent le quartier Saint Jacques. Certains observateurs (source Midi-Libre du lundi 30 mai) indiquent que les forces de l'ordre ont mis trop de temps à réagir et auraient pu éviter la casse s'ils avaient répondu aux appels des autorités présentes sur les lieux, qui ont dû fuir par peur de « lynchage ».

Luc Malepeyre raconte les événements dans l'édition de lundi de Midi-libre : « (...) l'ambiance devient de plus en plus tendue autour du Procureur [ Jean-Pierre Dreno ? ] Il est maintenant 20 heures. Depuis une demi-heure, il demande des renforts. En vain. (...) Jean-Pierre Dreno décide de quiter les lieux (...) Une centaine de jeunes décident de passer à l'action. Il est 20h20 (...) ce n'est que bien après 21 heures que les premiers membres du GIPN font leur apparition (...). »

Sources